L’égalité des possibles La
nouvelle société française
par Eric Maurin La République des idées
Mots-clés : classes sociales |
entreprise | inégalités | travail |
Parmi les changements profonds de la
société française depuis vingt ans, certains n’ont pas encore
été vraiment analysés et compris alors qu’ils apparaissent
chaque jour comme un peu plus essentiels. C’est tout
particulièrement le cas de l’identité au travail et des relations
d’emploi dans l’entreprise. La fragilisation et la
personnalisation croissantes de ces relations a conduit au brouillage
d’une appartenance politique et sociale autrefois largement définie
par le travail autour de la classe ouvrière notamment. Aujourd’hui,
ce n’est plus le cas. Le monde du travail fournit de moins en moins
de repères, alors même qu’il continue d’être à la source de
nombreuses inégalités dans la société. La compréhension du
contexte et des enjeux autour de ces questions commande d’aller
bien au-delà des imprécations habituelles et des constats désabusés
sur “ l’individualisation de la société ” ou “ la fin des
classes sociales ” ; il s’agit de décrire scrupuleusement les
mécanismes à l’œuvre et d’en donner à lire le sens profond.
C’est ce que propose cet ouvrage tout en esquissant les contours
d’une nouvelle société française plus soucieuse d’une “
égalité des possibles ” que de la correction illusoire et
finalement inefficace des inégalités de fait.
Les classes moyennes à la dérive
par Louis Chauvel Les classes
moyennes à la dérive, La République des idées / Seuil, 2006, ISBN
2.02.089244.8, 10,50 €
Mots-clés : élites | classes
sociales | reproduction sociale |
Privilégiées ou condamnées ? Les
classes moyennes ne connaissent certes pas les difficultés des
périphéries les plus déshéritées (pauvreté, exclusion,
relégation...). Mais leur apparent confort dissimule un cruel
déficit d’avenir. Tandis que nous nous inquiétons de ses marges,
c’est peut-être en son cœur que la société française se
désagrége. Où est ce cœur ? Il ne s’agit pas seulement d’un «
juste milieu » entre l’élite et les classes populaires. La
centralité des classes moyennes tient d’abord à l’imaginaire de
progrès et d’émancipation qui leur fut longtemps associé et dont
témoignent les grandes conquêtes sociétales des années 1950-1970
: propriété du logement, départs en vacances, acquisition d’une
automobile, contraception, accès à l’université, etc. C’est
cet imaginaire qui s’effondre aujourd’hui. De même qu’elles
associèrent les autres à leurs succès, les classes moyennes les
entraînent à présent dans leurs difficultés. Leur dérive
pourrait devenir demain le cauchemar de tous.
La peur du déclassement ;Une
sociologie des récessions
par Eric Maurin La République des idées / Seuil, 2009, ISBN 978.2.02.100240.9, 10,50 €.
Mots-clés : classes sociales | crise
| insécurité sociale | travail |
Déclassement : le mot est aujourd’hui
sur toutes les lèvres et sous toutes les plumes. Mais, au-delà de
son caractère incontournable, il recouvre deux réalités bien
distinctes. La plus évidente a trait aux ruptures qui conduisent des
individus à voir leur position se dégrader. La deuxième est encore
plus décisive : c’est la peur du déclassement.
Cette angoisse sourde, qui taraude un
nombre croissant de Français, repose sur la conviction que personne
n’est « à l’abri », que tout un chacun risque à tout moment
de perdre son emploi, son salaire, ses prérogatives, en un mot son
statut. En rendant la menace plus tangible, les crises portent cette
anxiété à son paroxysme. Source de concurrence généralisée et
de frustrations, la peur du déclassement est en train de devenir
l’énergie négative de notre société. À partir de ce constat,
Éric Maurin fonde une sociologie des récessions et propose une
lecture radicalement neuve de la société française, tout en aidant
à repenser les conditions de sa réforme.
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